Author: Alessia Virone
Malgré
les lois permettant un accès égal aux fonctions politiques et économiques pour
les hommes et les femmes, ces dernières sont encore sous-représentées dans ces
secteurs. Ce problème entre dans le cadre plus large de la sous-représentation
de certains groupes, que ceux-ci soient basés sur des critères de genre, de
race, d’origine socio-économique, d’orientation sexuelle ou autre. Les mesures
de discrimination positive telles que les quotas ou la parité visent à contrer
cette sous-représentation systématique de certains groupes. Ces mesures
suscitent des débats parmi les politiques mais aussi au sein de la population. Le
terme même de « discrimination » positive est négativement connoté. Les
mesures d’égalité des chances sont-elles pertinentes ou sont-elles une
nouvelle forme de discrimination?
La
critique la plus courante à l’encontre des mesures d’égalité des chances est
leur aspect contradictoire. L’action positive identifie un groupe et détermine
des règles spécifiques qui s’y appliquent dans le but que ses membres soient
vus comme des individus et ne soient plus définis par leur appartenance à ce
groupe. La discrimination est donc utilisée pour mettre un terme à la
discrimination.
Une
autre critique récurrente est que les personnes obtenant leur position grâce
aux règles d’égalité des chances seraient moins compétentes. Elles serviraient
à répondre aux lois exigeant une représentation minimum de certains groupes et ne
seraient donc pas sélectionnées grâce à leurs propres capacités. Toutefois, étant donné qu’il n’existe pas de raisons pour
que les groupes sous-représentés soient par nature moins intéressés par ces
fonctions ou moins capables de les assumer, la discrimination positive tente
uniquement de contrer une discrimination, volontaire ou non, envers ces
groupes. Les mesures d’égalité des chances ne signifient pas attribuer des
positions à des personnes incompétentes mais donner une opportunité à des personnes
capables d’assumer des fonctions que des critères non pertinents les empêchent
d’atteindre.
Les
mesures de discrimination positive ont également de nombreux avantages. Elles permettent
une représentation plus juste des différents groupes de la société. Elles
visent à contrer la discrimination structurelle qui refuse à certains membres
de la société des opportunités existant pour les autres. L’action positive
permet d’augmenter la participation des groupes discriminés et de les rendre
plus visibles. C’est particulièrement important au regard de la longue
tradition de décrédibilisation et de dépreciation de ces groups dans certains
secteurs et fonctions. De plus, cela permet à la société de réaliser que les
membres de ces groupes sont capables d’assurer ces fonctions. Par ailleurs,
leur représentation et leur visibilité accrue sert de modèle et encourage
d’autres membres des groupes discriminés à briguer ces fonctions dans le futur.
La
discrimination positive n’est certes pas une solution parfait mais elle est
nécessaire. Elle permet de favoriser une représentation plus juste et de lutter
contre les préjugés. Dans l’idéal, lorsque les mentalités auront changé, elle
ne serait plus utile. Mais en attendant elle est indispensable.

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